Julien Distel au balcon du chalet familial – Photos © Saby Maviel et DR
Par Marc Polisson
Quand on tape le nom de Julien Distel sur Google, la seconde image qui apparait sur le moteur de recherche est un cliché publié sur le site internet lyonpeople.com en septembre 2002 ! Douze ans plus tard, nous l’avons retrouvé dans son chalet mégevan. Musique !
« Je ne vous garantis rien. Avec cette neige, je ne sais pas si nous allons pouvoir monter ! » Les premiers flocons sont tombés dans la nuit sur les hauteurs de Megève. Une couverture immaculée qui s’avère finalement encore trop évanescente pour entraver la progression de notre 4×4. Au volant, Julien Distel escalade le petit sentier escarpé qui mène au lac de Javen. Quelques minutes plus tard, le véhicule stoppe au milieu de nulle part. Au loin, une demi-douzaine de bovins en plein champ, tout autour le silence absolu. Que se cache-il derrière ce portail coulissant d’apparence anodine ? Extrêmement bien intégré à son environnement, le chalet qu’il va nous faire visiter. « Cette adresse est confidentielle, mais sachez que c’est ce qui se fait de plus atypique ici » assure-t-il en guettant nos réactions. Scotchés ! A la vue de nos regards, un immense sourire barre le visage du fils de Sacha. Qui entreprend de jouer les guides à travers ce chalet hors norme dont l’immense plateau sous charpente apparente, dessert une kyrielle de chambres, une piscine intérieure, un garage sous-terrain et un studio pour le personnel de maison. Une déco chaleureuse et raffinée, loin du bling-bling de certaines demeures mégevannes que Julien Distel connait bien. Il en détient quelques dizaines en portefeuille. Depuis 2008, il dirige sa propre agence de location et de management de chalets de luxe. « Voici le type de biens que je propose à mes clients, avec tous les services qui vont autour ! » Conciergerie, réceptif, évènementiel… alors que son père occupait le devant de la scène, son benjamin excelle dans le back office. Et ça fait 7 ans que ça dure.
« La belle vie » pour l’enfant du pays
Né à Paris le 9 octobre 1967, trois ans après son frère Laurent, Julien a passé un tiers de son enfance à Megève. Deux mois après sa naissance, il emménage dans le mazot « Anais » construit par ses parents en 1964, au Mont d’Arbois. Et dès son entrée à l’école publique, connait le régime de l’alternance : le premier trimestre à Paris, le second à Megève et retour à Paris pour la fin de l’année ! Une vie au cordeau et tous les hivers dans la neige. « Je suis tombé dedans tout petit mais maman ne m’a jamais poussé à la compét’ ». Ne pas faire reproduire son propre parcours à ses enfants, une faute de quart qu’on ne pourra reprocher à Francine Distel. C’est pour prendre le grand air « à la montagne » en raison d’un voile au poumon que ses parents l’ont emmenée à Megève pendant la guerre. La petite Parisienne ne met pas longtemps à s’acclimater. Tous les hivers, tandis que son père Jean Bréaud élève des immeubles, elle dévale les pentes du domaine skiable du village haut-savoyard. Décrochant en 1954 une médaille d’or en slalom géant aux Championnats de France, au nez et à la barbe des gens du pays… et un peu plus tard le cœur du célibataire le plus en vue de son époque, un certain Sacha Distel. C’est sur les pistes de Rochebrune qu’elle croise le regard du chanteur. Leur love story fait les gros titres de la presse magazine. Les tourtereaux souhaitaient officialiser leur union devant le maire de Megève en janvier 1963 dans la plus grande simplicité, mais à leur sortie, un tunnel de bâtons de ski les attendait sous le crépitement des flashes. Un an plus tard, sur une parcelle de terrain en contrebas des immeubles Bréaud, Sacha et Francine font construire leur chalet, délicat assemblage d’anciens mazots qui lui donnent un aspect intemporel. Les Sibuet industrialiseront le procédé 30 ans plus tard avec les Fermes de Marie. « C’est un peu prétentieux ! » s’amuse Julien, secrètement flatté de notre hardie comparaison.
Si son parcours estudiantin et professionnel le ramène à Paris, il n’aura de cesse de revenir dans la station haut-savoyarde chaque hiver. Sa maitrise de marketing décrochée sur les bancs de l’ESIAE, Julien effectue son stage de fin d’études chez Quarterback, l’agence de Pierre Barthès et Denis Naegelen. Les deux champions de tennis reconvertis dans le sport business l’embauchent en 1992 et lui confient l’opérationnel de plusieurs évènements dont la Coupe d’Havas. Quand deux ans plus tard Jean-Claude Darmon lui propose d’intégrer son team, Julien saisit la balle au bond. A la clé, la gestion des partenariats de l’Equipe de France de Football, du PSG et de l’OL. Il a gardé un souvenir impérissable de la soirée de non qualification des Bleus pour la Coupe du Monde 1994 mais conserve un excellent souvenir de Bernard Lacombe et de Jean-Michel Aulas, côtoyés durant cette période. Un an après avoir traversé l’Atlantique en compagnie des principaux sponsors de l’Equipe de France pour assister à la finale remportée par le Brésil aux tirs au but contre l’Italie, il délaisse les terrains de foot pour le karting indoor. Son ami Stéphane Choisy-Bourgade lui propose de s’associer avec lui, son frère et l’ancien champion de F1 René Arnoux. Leur concept : amener le kart dans Paris avec un produit haut de gamme tourné vers l’évènementiel d’entreprise. « On a plongé dans l’inconnu ! » se souvient Julien. Deux circuits sortent de terre Porte de la Villette et à Thiais (Orly), puis Aix en Provence dont Laurent Distel prendra la direction, et Lyon-Vénissieux (avec le rachat de Planète Karting à Pierre-Yves Chevallier). Douze ans à pleine gomme, avant de décider d’abaisser le drapeau à damier.
Balles neuves
Ras-le-bol de Paris. Sentant l’essoufflement du concept, Julien Distel rapatrie son épouse mauricienne Ludmilla et leurs enfants Ylan et Maé (respectivement 9 et 6 ans aujourd’hui) à Megève. Nous sommes en 2007, et l’aventure de l’agence MCM (Megève Chalet Management) peut commencer. Julien entame cet hiver sa 5ème saison en solo et joue les nounous pour une clientèle française et internationale fortunée. Il ne connait pas la chanson, mais son patronyme est un gage de sérieux pour les propriétaires et ses clients qui n’hésitent pas à investir plusieurs dizaines de milliers d’euros dans une semaine de vacances. « Les produits d’exception ne subissent pas la crise ! » assure-t-il. Pas le droit à l’erreur. Durant toute la saison, Julien Distel est sur le pont. Son sourire en bandoulière et sa parfaite connaissance du terrain sont ses meilleures atouts. Un sourire reconnaissable entre tous. Bon sang ne pourrait mentir. Au mur du chalet qu’il loue au Jaillet, peu de photos de son père starisé. « Je n’en ai pas besoin, il est dans mon cœur ! Je pense tous les jours à lui » glisse-t-il sans fausse pudeur. « Tendre et affectueux », ce père aimant disparu des suites d’un cancer à l’âge de 71 ans repose depuis 2004 dans la crypte de la propriété familiale du Rayol-Canadel, baptisée « Thalassa », face aux îles du Levant et de Port-Cros. Sa maman qui vient de se séparer de leur maison du XVIeme arrondissement de Paris – « c’est une page qui se tourne » – traboule désormais entre la Côte d’Azur et la Haute Savoie. Cette année, elle a organisé un slalom géant pour son 80ème anniversaire. « J’en suis assez fière. Comme je suis née le 7 juin, et qu’il n’y a plus de neige à cette date, je l’ai planifié le week-end du 8 mars, au Mont d’Arbois, avec l’école de ski. J’ai réuni trente amis skieurs, mes deux fils et mes petits-enfants. Je porte la croix de Savoie stylisée en or que mes invités et mes fils m’ont offerte. Laurent et Julien ont fait graver «On t’aime », a-t-elle raconté l’été dernier à nos confrères de France Dimanche. Depuis 8 ans, c’est son fils ainé qui s’occupe de Prosadis, la société d’édition de Sacha. Julien ne vit quant à lui pas avec un casque vissé sur les oreilles : « La musique actuelle ? On fait beaucoup de jetable ! » analyse-t-il sans complaisance. « Les gens consomment des artistes comme ils consomment des meubles. On est plus dans le marketing que dans la musique ! » Rangé du circuit et des mondanités parisiennes, il a reformé autour de lui sa garde rapprochée composée de Pierre Cellier, Astrid Maillet-Contoz, Régina et Marc Sibuet. Avec ce dernier, il a récemment escaladé le Mont Joly. 1000 mètres de dénivelé en pleine nature, une excellente échappatoire pour décompresser de ses journées bien remplies. « Mais avez-vous besoin de travailler ? » A l’heure de le quitter, notre question volontairement provocatrice le fait bondir : « Il n’y a pas de fortune familiale, ça m’emmerderait de ne pas travailler ! Je ne suis pas un fils de ! »
Retrouvez ce sujet et toutes les photos de Julien Distel en feuilletant le magazine Lyon People de janvier 2015 (pages 20 à 26)
Ses bons plans à Megève
Le Refuge
« Pour son propriétaire Franck et son excellent rapport qualité-prix. »
La Sauvageonne
« Un endroit super festif dirigé par mon pote Nano. »
Le Tigrr
« Pour la qualité des mets et la gentillesse de Christophe. A deux ou en bande, c’est super sympa. »
Le Vieux Megève
« Même si je n’aime pas le fromage, j’y vais pour son cadre authentique et sa brazzerade que j’adore ! »
L’Alpage des Moliettes
« Le repaire de mon ami Marc Sibuet. Accessible à pied, en Land Rover ou en hélico, c’est génial pour déjeuner le dimanche en été. »
Le bar du Lodge Park
« Pour l’apéro »
Le Café 2 la Poste
« Pour son bœuf basilic – riz blanc » préparé en toute simplicité par l’équipe de Christophe.
Bonjour , j’ai bien connus Sacha Distel , alors jeune musicien je l’ai connus au Casino d’Annecy en 1966 alors que je jouais avec l’Ochestre de Georges Thomas , puis je l’ai revus en 1970 en Janvier au Mont-d’Arbois à Megeve ,je garde de lui de tres beaux souvenirs . Toutes mes pensées à sa Famille . Bernard le Foulon . ber.le.suko@hotmail.fr .