Megève dans l’ornière – Photo DR

Par Marc Polisson

C’est le 5 décembre 2015, date de l’illumination du sapin de Noël, que la mairie de Megève va dévoiler la programmation de sa dernière idée lumineuse : un festival de jazz en hiver.

Certes le pitch de l’évènement qui sera sans nul doute de qualité est de bon aloi, à en juger par le communiqué de presse : « Dans les traces du jazz à Juan les Pins et du Jazz à Monte-Carlo, Megève devient une nouvelle destination Jazz incontournable avec son tout nouveau Festival International qui se déroulera du jeudi 24 au lundi 28 mars 2016. Les festivités débuteront avec un concert d’ouverture destiné aux enfants sur la place de l’église le jeudi. Vendredi, samedi et dimanche se succéderont divers concerts avec de grands noms de la scène internationale du jazz. »

L’on peut néanmoins s’interroger sur l’opportunité de refaire du vieux avec du vieux. Le jazz a déjà toute sa place à Megève l’été, et le succès de ces soirées ne se dément pas, même si on n’a pas applaudi de têtes d’affiche mémorables depuis plusieurs années. Mais nul besoin d’être un as de la sociologie pour savoir que ce genre musical est prisé par une population plutôt âgée. Nul besoin d’être un as du marketing pour comprendre que sa connotation ne rime pas avec jeunesse, riders et branchitude hivernale.

Or, si la nouvelle municipalité de Megève devait avoir une seule priorité dans sa mandature, ce devrait être de renouer avec la jeunesse !

A commencer par la sienne qui, à cause de la spéculation immobilière, ne peut plus se loger dans le village. A suivre avec celle de ses propriétaires dont les rejetons, ennui oblige, ne veulent plus accompagner leurs parents à Megève mais préfèrent des stations plus fun et plus animées. Nous ne tartinerons pas à nouveau sur la fermeture de la Calèche en particulier ou la déliquescence de la nuit megevane en général… nos internautes ont tout dit sur la question, la municipalité est restée les bras croisés.

Renouer avec une jeunesse ivre de glisse et d’évasion, c’est lui envoyer des signaux musicaux qu’elle peut capter et s’approprier. C’est donc lui offrir une alternative hivernale autre que le jazz. C’est, par exemple, faire venir de jeunes talents de la scène electro-pop dans le cadre d’un festival qui lui permettra de rajeunir son image de station ultra liftée, pour ne pas dire ridée. Un doux rêve…