Par Marco Polisson

Première mobilisation réussie, ce lundi 30 novembre à Megève, des socio-professionnels et des habitants de Megève pour obtenir l’ouverture des remontées mécaniques lors des vacances de Noël.

L’appel à manifester acté en fin de semaine dernière, après les interdictions confirmées par le Premier ministre Jean Castex, a rassemblé plus de 300 personnes sur la place de l’église, soit 10% de la population mégevane. C’est un bon début, en pleine crise sanitaire, et cela a été fait dans les règles avec port du masque et distanciation sociale respectés.

Parmi les participants, les commerçants adhérents de l’union des commerçants (UCHARM) venus avec leurs employés, mais aussi les moniteurs de ski de l’ESF reconnaissables à leur blousons rouges, des restaurateurs accompagné de leurs saisonniers au chômage partiel, les socio-professionnels et les habitants de Megève et des communes alentour, mais aussi des résidents secondaires – à l’image de Richard Brumm, ex-vice-président de la Métropole de Lyon, venu avec son épouse Dominique en signe « de solidarité avec leur village de cœur » (photo ci-dessous).

Quatre intervenants ont pris la parole sous les fenêtres de la mairie. Initiatrice du rassemblement, et très émue, Marie Bauduin, présidente de l’Union des Commerçants de Megève ne digère pas « la décision précipitée d’Emmanuel Macron, alors que la mise en place d’un protocole sanitaire était en cours d’élaboration. Que l’on nous dise ce qu’il faut encore faire ! » Elle craint le pire pour les vacances alors que les 2/3 des hôtels de Megève ont annoncé leur fermeture jusqu’au 20 janvier 2021.

Dans la foulée, le chef triplement étoilé Emmanuel Renaut a exhorté ses confrères restaurateurs à ne pas préparer des repas à emporter pour plus de 6 personnes lors des fêtes afin de ne pas encourager les grosses réunions de famille et les risques de clusters qui vont avec, avant de laisser la parole au représentant des moniteurs de ski Cyprien Durand très déçu de voir tout le travail de préparation réduit à néant : « On a un métier qui est sujet à risques. On connait ces risques et on a proposé un encadrement adapté pour le covid19 » a-t-il rappelé.

En guise de conclusion, la maire de Megève Catherine Julien-Brèches entourée des élus du conseil municipal a rappelé le sérieux avec lequel la saison d’hiver avait été préparée pour accueillir les skieurs dans le plus grand respect des protocoles sanitaires mis en place par l’association Domaines Skiables de France. Craignant que le gouvernement ne revienne sur sa décision de fermer les remontées à Noël, elle milite désormais pour une réouverture le 4 janvier 2021 et chiffre le préjudice pour la Compagnie du Mont Blanc à 8 millions d’euros.

Alors que depuis les déclarations d’Emmanuel Macron l’horizon de ce début de saison hivernal s’obscurcit, les Megevans n’entendent donc pas se laisser ensevelir par la bureaucratie parisienne sans réagir. Bien entendu, la montagne est un univers soft, et il n’était pas question d’intenter une action violente mais bien de démontrer pacifiquement la détermination de l’ensemble de la communauté montagnarde sous les yeux de la gendarmerie (ci-dessous) nullement stressée. Pas de black blocks à l’horizon…

Aujourd’hui, c’est au tour de Courchevel de sonner les cloches au gouvernement et de donner de la voix alors que Matignon a une nouvelle fois fermé la porte à la montagne ce matin…