Par Morgan Couturier

Affaire familiale initiée en 1937, l’enseigne Les Flocons de Neige s’apprête à refermer le livre d’une riche histoire. Répondant aux chants de la retraite, la propriétaire, Françoise Ducruet, devrait acter son départ cet été.

« Tant que ce n’est pas signé, je serais ouverte », dit-elle encore, comme pour nous suggérer de goûter à ce qui pourrait être l’une de ses dernières sucreries. Pour nous éviter de parler au passé aussi, alors que le parfum du départ embaume chaque jour un peu plus, une boutique largement chargée en sucre. Las, une telle substance, même agréable, est évidemment amenée à fondre. Les Flocons de neige aussi, et ce, même si touristes et Mégevans auraient volontiers, continué à… fondre devant ces confiseries locales.

Oui, mais voilà, un tel plaisir, servi par Françoise Ducruet, n’existera bientôt que par le récit des anciens, ces mêmes personnes qui, dans des temps reculés, avaient vu la Mégevanne transformer cette affaire familiale en confiserie, en 1997. La raison ? « Un départ en grandes grandes vacances », aime-t-elle à dire, à l’heure d’imager un mérité départ en retraite.

Une agence immobilière candidate à la reprise de la boutique

« Ce fut très dur de prendre cette décision. Ça va être un vrai pincement au cœur », enchaîne la propriétaire, alors que les lueurs d’une seconde vie pointent à l’horizon. Elles devraient officiellement s’illuminer cet été, une fois la vente officialisée, l’historique local des Flocons de Neige devant être cédé dans les jours qui viennent à une agence immobilière.

La fin d’une époque donc, que sa grand-mère, Luce Cenevaz, avait entamé le 11 décembre 1937, sur une terre autrefois isolée du centre. S’il était déjà question de gourmandises, la boutique se tournait pourtant vers d’autres plaisirs, ceux de la boulangerie et de la pâtisserie.

Le temps faisant son œuvre, le commerce évolua au fil des années, ajoutant une note de salon de thé à une pâtisserie promise en 1965, à Jean et Denise Rey-Cenevaz, avant que trente-deux plus tard, l’histoire ne s’écrive donc par la main de Françoise Ducruet et de son mari, Laurent. « Pas du métier », la joviale mégevanne pris alors le parti des sucreries. À raison, si l’on en croit les nombreux arrêts effectués au 133 de la rue Monseigneur Conseil. Mais comme pour ses bonbons, Françoise Ducruet a donc décidé de croquer la vie à pleines dents, en se rappelant que même « la plus belle retraite a besoin de plaisirs ».

Malgré le départ de Françoise et Laurent Ducruet, l’enseigne Les Flocons de Neige devrait subsister par l’intermédiaire de Patricia Faugooa. Déjà présente en boutique, cette dernière cherche actuellement un local pour faire perdurer l’enseigne.