Office de tourisme de Megève – Le calme après la tempête ? Photo archives MP

Propos recueillis par Marc Polisson

Suite aux remous suscités par la décision de re-municipalisation de l’office de tourisme et le départ de plusieurs de ses salariés, Catherine Jullien-Brèches, maire de Megève, nous explique sa stratégie.

Le départ de la directrice de Megève Tourisme a semé la confusion. Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?
Heureusement ! Et avant tout c’est le maire qui pilote. Je n’ai pas été élue pour brasser du vent, mais pour agir. Alors comme dans toute action politique, il y a un temps qui peut s’apparenter à de l’inertie, celui de la réflexion. Nous avions prévu un planning, il est un peu bousculé en raison de départs ou de modifications de dernière minute mais en tout état de cause nous avançons… Ce n’est pas parce que l’on change des habitudes que l’on perd pour autant le sens de l’orientation. Nous savons où nous allons, et le cap n’est pas le changement pour le changement mais l’adhésion ou non à une vision stratégique dans un contexte très concurrentiel.

Et les départs de certains salariés?
Les départs sont inhérents aux changements. D’abord il y a des inexactitudes dans vos propos, certains sont des départs volontaires, des choix de carrière ou des congés parentaux, et ne sont pas liés directement à la re-municipalisation. D’autre part, vous parlez des départs mais pas des recrutements, pas des prises de responsabilités qui ont été offerts à de nombreux agents. Encore une fois, je crois qu’il faut arrêter de stigmatiser des situations isolées mais de regarder les réalisations et les changements positifs. Avancer crée aussi du mouvement.

Mais parfois tout est un peu confus ?
Ce sont des réactions émotionnelles qui rendent les choses confuses. Les  « j’aime ou j’aime pas » … croyez-vous que Megève, station de ski internationale de première génération, berceau du ski, puisse se contenter du « j’aime ou j’aime pas »? Il faut passer outre les réactions épidermiques et rester pragmatique. Nous avons eu une bonne saison estivale avec un événementiel de qualité, des publications qui montent en gamme. Nous aimerions une fréquentation estivale plus importante mais elle reste au-dessus de la moyenne nationale et nous maitrisons les budgets. Nous avons dépensé moins et en même temps nous avons augmenté notre chiffre d’affaires sur les séminaires et la commercialisation… qui dit mieux ?

Et cette re-municipalisation n’est-ce pas un pari trop audacieux pour Megève ?
Bien évidemment que c’est un pari audacieux. Mais faire de Megève une station de ski en était un. Il me semble que fût un temps Megève était à suivre… Alors continuons ensemble au lieu de se ranger derrière les habitudes et les non choix. Ne pas prendre de risque aujourd’hui c’est condamner les générations à venir. J’assume totalement ces risques car ils sont des choix, l’immobilisme ou le copier-coller n’ont jamais traduit des engagements politiques forts.

Allez-vous nommer un nouveau directeur d’office ?
Au cœur des discussions autour des interprétations de la loi Notre, avec la possibilité de supprimer son poste dans un an et demi lors du transfert de compétence à l’intercommunalité ? Je crois qu’il est surtout urgent de ne pas se presser ! Il y a des personnes compétentes, qui œuvrent chaque jour dans l’ombre et qui font leur travail. Je crois que l’on cristallise trop d’attente sur ce sujet, ce n’est pas une personne qui fait Megève… mais bien toute une équipe. Et aujourd’hui cette équipe est en place et elle suit son cap.