Par Morgan Couturier

Du bourg paisible et agricole à la belle localité appréciée des touristes, la commune haut-savoyarde a su choyer son patrimoine raffiné et riche en histoires humaines. Megève Tourisme souhaite les revitaliser au gré des révélations rapportées par les habitués.

Évoluer, c’est aussi s’appuyer sur ses bases, ses fondations et ses débuts, de façon à rappeler que grandir ne se fait pas sans innocence, si ce n’est celle de son enfance. Sur ce sujet, Megève a bien grandi, au point d’étendre sa renommée au-delà des frontières de l’Hexagone.

Ceci dit, une telle situation ne l’empêche pas de se pencher sur les prémices de son éclosion, en se repassant l’album photo de ses premiers pas. Une véritable chasse aux trésors, que l’office de tourisme entend reproduire dès à présent et jusqu’au 31 mai 2021, date de fin d’une enquête que l’institution espère riche en anecdotes et autres photos d’antan.

« Dans un monde en quête de sens, l’authenticité et l’ancrage sont le terreau d’une nouvelle dynamique », soutient l’institution, animée par l’envie de raviver ce qui fait le Megève d’aujourd’hui autant que son attrait et sa singularité. Car la station ne peut oublier ses racines de bourgade agricole, au sein de laquelle ses habitants délaissaient chaque été les skis pour travailler une terre « riche et fertile », fruit de son emplacement au milieu des eaux et source de son étymologie.

S’appuyer sur les « Mègevans de cœur ou de naissance »

« L’origine du nom du village provient du latin Mageva, qui signifie au milieu des eaux. Ici, l’eau est plus qu’une ressource, c’est le fil conducteur de son histoire. Elle est une richesse qui a permis de faire vivre et de développer le village », dévoile ainsi le directeur adjoint de Megève Tourisme, Edouard Apertet, dans un récit que l’institution compte dupliquer, soutenue par les « Mègevans de cœur ou de naissance ».

« Megève n’a jamais oublié son passé ni ses origines, et s’est au contraire appuyée dessus pour aller de l’avant, se régénérer, et se réinventer », assure même Megève Tourisme, dans une formulation qui n’est pas sans rappeler les écrits de l’alpiniste Mathilde Maige-Lefournier, laquelle n’eut pas manqué de saluer les premières descentes orchestrées sur les sites du Mont d’Arbois et de Rochebrune.

« Je crois que Megève fut créé pour le ski et le ski inventé pour Megève », avait-elle explicité. La pratique n’en était pourtant qu’à ses prémices et les agriculteurs à peine reconvertis, de quoi faire renaître certaines questions laissées sans réponse. « Pourquoi les anciens accrochaient-ils un drap blanc devant les fermes ? Comment s’effectuait le damage à ses origines ? Comment allait-on à l’école en hiver à cette époque », voilà autant de pépites que Megève Tourisme espère adjoindre à son trésor.

Une recherche partagée avec les Portes du Mont Blanc

Le tout, en enrichissant le patrimoine déjà existant, à l’instar de la construction du premier téléphérique en 1933. Quid des ouvriers impliqués à cet instant ? Bien qu’enfouis sous la neige des pistes des Lanchettes, de la Rosière ou de la… Controverse, leurs témoignages n’ont pu être enterrés.

Megève Tourisme l’escompte et aspire à mobiliser les mémoires. Aussi nombreuses seront les découvertes, autant sera enrichie l’histoire de la commune, et ses trésors partagés. Sur les réseaux sociaux d’abord. Sur un blog ensuite. Bientôt créé, celui-ci rappellera alors que Megève a bien grandi, bien évolué et que « la culture ne s’hérite pas, elle se conquiert » !

> Pour partager vos photos, histoires et anecdotes, Megève Tourisme vous invite à envoyer un mail à malourene.cordier@megeve.fr en indiquant votre nom, prénom et numéro de téléphone.