Propos recueillis par Alissia Ahr et Marc Polisson

Élue maire en 2014, avec 44,91% des voix face à la sortante Sylvianne Grosset-Janin,  Catherine Jullien-Brèches est aujourd’hui à mi-parcours. L’occasion de faire un point d’étape au cours d’une interview exclusive.

Megève People : Quel bilan tirez-vous de ces trois premières années ?
Catherine Jullien-Brèches : Je pense qu’on est quasiment arrivé à répondre à tout ce qu’on avait inscrit dans notre projet électoral. Il est vrai qu’on a eu des gros dossiers, en l’occurrence le PLU (Plan Local d’Urbanisme) qui a été approuvé le 21 mars, et notre positionnement par rapport aux travaux déjà commencés concernant la rénovation et la restructuration du Palais des Sports. On a fait le choix de le conserver en l’améliorant, bien entendu, parce qu’effectivement, c’est un projet qui a été lancé trop rapidement avec un cahier des charges qui n’a pas été assez travaillé. On a amélioré les prestations de façon à augmenter aussi la rentabilité et l’exploitation des espaces.

Quelles sont les réalisations dont vous êtes la plus fière ?
Celle dont je suis la plus fière, c’est la prise de participation de la Compagnie du Mont-Blanc dans les remontées mécaniques. Au regard des trois hivers que l’on vient de vivre, avec peu d’enneigement en début de saison, cela aurait été, à mon sens, très difficile à gérer. La rénovation de la télécabine du Chamois sera terminée pour l’hiver prochain et on attaquera le secteur des Lanchettes, avant la fin du mandat. Il est dommage qu’on se trouve contraint par des propriétaires de revoir le projet, sinon il serait déjà lancé et je pourrais garantir la restructuration du domaine de Rochebrune pour 2020.

Et celles qui vous font, au contraire, rougir ?
Des choses que je regrette ? Je dirais plutôt est-ce que l’on me reproche des choses ?

Nous songions à deux batailles symboliques perdues : la Calèche transformée en boutique de prêt à porter et le chemin du Glapet fermé aux piétons.
Au sujet de la Calèche, aujourd’hui ce n’est pas un regret car c’est un dossier que la collectivité ne peut pas maitriser. C’est une transaction d’un fond de commerce de privé à privé donc je ne vois pas ce que l’on peut nous reprocher. Aujourd’hui, on ne peut pas s’immiscer dans les fonds de commerce au regard des prix qui se pratiquent. Je n’avais pas les moyens de conserver ce local. D’autre part, le règlement de copropriété qui a été voté interdit désormais l’installation de commerces à nuisance olfactive et sonore dans l’immeuble. Donc à mon avis, c’était condamné.

En matière de diversité commerciale, c’est une perte !
Je trouve que le jugement est dur de dire que l’on n’a pas sauvé la Calèche. Notre objectif, à l’heure actuelle, est de trouver des gens qui sont en mesure de pérenniser les activités commerciales de nos différentes DSP (Délégation de Service Public) et de gérer correctement les commerces qui sont propriétés de la collectivité (Le Puck, le Restaurant de l’Altiport, le Refuge du Calvaire).

« J’ai le respect du sens de la propriété »

Pourquoi n’avez-vous pas fait preuve de fermeté pour le chemin du Glapet ?
Ce chemin facilitait tout un quartier de Megève, mais dépossédait certains… J’ai le  respect du sens de la propriété. Y avait-il un intérêt suffisant pour exproprier ? Pas sûr ! Nos juristes nous ont garanti que c’était peine perdue de partir dans une expropriation dans la mesure où l’espace des copropriétés au Parc de la Tour et Riante Colline n’était pas enclavé. Les propriétaires de la parcelle auraient eu gain de cause.

Le chemin du Glapet est devenu une impasse contrôlée par des caméras de surveillance…

Vous n’avez pas fait que des malheureux : les habitants du cimetière sont contents… ils n’ont jamais reçu autant de visites !
Je respecte la propriété, certes s’il y avait eu un intérêt public…

En parlant de visite, celle du Prince Albert II restera sans doute gravée dans le marbre de votre mémoire…
Lors de l’appel d’offres pour l’organisation du Festival de Jazz, c’est la société des Bains de Mer qui a été retenue. C’est une société d’Etat monégasque, et l’invitation à venir participer à un spectacle lui a été adressée. Il était déjà venu une dizaine de fois et le contact a eu lieu par l’intermédiaire d’une de ses amies proches qui est propriétaire sur Megève. Il a accepté de venir au concert d’Eddy Mitchell.

Pourquoi lui décerner une médaille ?
On a fait le choix de le déclarer citoyen d’honneur par rapport au fait qu’il ait honoré Megève de sa présence. On a Monaco à la mer, Megève à la montagne. Il y a une histoire de « M » et de liens qui peuvent être tissés par rapport à la qualité de prestation et d’accueil que nous réservons à notre clientèle et que la Principauté réserve à la sienne. D’après les retours que j’ai eus, sa visite a été une échappatoire qui lui a fait plaisir dans sa vie très structurée et cadrée de monarque.

Parmi les projets en cours, quels sont ceux qui vous tiennent le plus à cœur ?
Notre PLU étant approuvé, j’espère qu’il n’y aura pas de recours. Ce qui nous tient surtout à cœur et qui nécessite réflexion, c’est d’achever la rénovation du Palais des Sports.

Vous aimeriez que cela soit terminé en 2020 ?
Non, plus maintenant. La question est de faire le bon choix pour la partie spectacle et salle des congrès. Mon objectif est la rentabilité plutôt qu’une question de capacité. Dans la salle des congrès actuelle, la jauge est à 900. Pour le Festival de Jazz, on est monté à 1300. La bonne réponse se situe entre 1000 et 1200 personnes. Ce n’est pas la peine d’essayer de miser plus haut. On va investir pour 40 ans donc il ne faut pas partir dans la précipitation comme ça a pu être fait précédemment. L’expérience du Festival de Jazz nous fait dire que ce n’est pas la peine de monter une jauge de 2000 et qu’il faut plutôt travailler sur du congrès, des séminaires et du tourisme d’affaires.

C’est la solution pour étaler l’activité ?
Nous avons un choix important à faire par rapport à nos bornes de fin et de début de saison. On souhaiterait un peu les étaler mais c’est compliqué. On se rend bien compte qu’avec la fin de l’hiver sans neige, il est difficile de faire rester ouverts certains établissements. Il y a des charges de personnel qui sont importantes.

« On a sa dose de problèmes tous les jours ! »

Etes-vous aussi enthousiaste qu’au premier jour ou un peu déçue par le job ? Enthousiaste, oui c’est vrai. Mon élection est un rêve qui se réalise mais je ne savais pas ce qui allait me tomber sur la tête. Enthousiaste ? Non, enfin oui, ça reste passionnant et c’est aussi compliqué que passionnant mais j’aime les défis à relever. Il y a encore beaucoup de travail et de belles choses à réaliser. C’est ce qui me fait garder confiance et travailler dans cet objectif de fin de mandat.

Vous avez pleuré le soir de votre élection mais vous êtes aguerrie depuis. Quels sont les freins à votre épanouissement total ?
Les freins ? On sait qu’on a sa dose de problèmes. Honnêtement, tous les jours. Plus au moins à grande échelle, certains jours on doit en gérer 3-4 qui vous tombent dessus. J’aime les choses bien faites donc honnêtement, quand les choses ne vont pas dans le sens où je veux, il faut que je redresse la barre. C’est vrai que c’est lourd, je pense toujours à un collègue député qui me dit : « mais tu te rends compte, tu es maire de Megève ! ». Certes, mais je n’ai pas la grosse tête par rapport à mon poste et j’ai la volonté de faire les choses.

Quelles est votre motivation ?
Je n’ai rien à cacher, tout ce que je fais est transparent. Ce que je veux, c’est que la population sache que je travaille dans l’intérêt général. En toute honnêteté, c’est ce qui me fait avancer aujourd’hui. J’ai acquis de la maturité et ça se passe bien. Mais malheureusement je crois que je suis trop ici, il faudrait que j’arrive à me détacher un peu. J’arrive le matin à 8h30 et je ne vais pas ressortir avant 21h30, et c’est une petite journée. Je suis une maire à temps plein, et je crois que ça ne peut pas se concevoir autrement à Megève.

Catherine et Sylviane ne sont pas encore inséparables… mais l’heure est à la détente

Vos relations avec votre prédécesseur Sylviane Grosset-Janin et votre opposition municipale sont-elles apaisées ?
C’est vrai qu’elles étaient tendues en début de mandat puisqu’elle était en connaissance des dossiers et donc elle avait un avantage pour pouvoir m’écraser et trouver des petites failles. Sauf qu’aujourd’hui, je connais bien mes dossiers. D’abord, je n’aime pas le conflit, je le lui ai dit. Je ne sais pas faire des choses tordues aux gens, je suis droite. La porte est ouverte, je n’ai rien à cacher et je pense qu’elle a compris la façon dont je pouvais fonctionner. Maintenant, c’est moi qui ai les cartouches de mon côté pour entre guillemets « dégainer » si ça ne va pas car j’ai de quoi.

La situation financière de Megève est toujours extrêmement tendue. Le rapport de la Chambre des comptes a-t-il tourné au cauchemar ?
On en avait pris conscience, c’est moi qui l’ai demandé ce contrôle de la Chambre régionale des comptes. Il a mis en avant certaines choses. Je ne sais pas si vous avez écouté les derniers comptes-rendus du conseil municipal et en l’occurrence celui où le rapport a été rendu public. La grande partie du rapport était sur le mandat de Sylviane. Il précise bien qu’il n’y a pas de prise illégal d’intérêt, ni de conflit d’intérêt, pas de détournement. Je l’ai dit publiquement, elle m’a remercié.

Mais il n’y a jamais eu d’histoire de ce côté là ?
Certaines personnes pensaient pouvoir soulever des lièvres dans ce sens là. Vous savez les gens sont… (Elle s’interrompt). On savait qu’on allait devoir prendre certaines décisions liées à la politique de l’Etat avec la baisse des dotations et avec les prélèvements qui augmentent. Megève, en l’espace de 5 ans, perd plus de trois millions d’euros, donc c’est quasiment notre autofinancement. Je m’appuie aujourd’hui sur ce rapport pour mettre en place un plan d’économie et on n’est pas les seuls.

Vous avez dû préciser lors de vos vœux à la population que la ville n’était pas sous tutelle de l’Etat… Vous allez devoir céder du patrimoine. On parle de 15M€. Que comptez-vous vendre ?
Il s’agit du terrain des Vériaz valorisé à 12 millions. Sur ce terrain aujourd’hui improductif, une résidence de tourisme va être construite. L’objectif est de générer des imports locaux, de l’économie, de la fréquentation sur la station et sur les remontées mécaniques. Nous cédons également le terrain du Paddock, qui fait partie de mes regrets.

Pourquoi ?
J’ai eu deux regrets quand j’ai commencé ce mandat, c’est d’avoir eu à continuer les travaux du Palais des Sports tels qu’ils avaient été lancés. Avec Sylvaine Grosset avec qui j’étais élue de 2001 à 2008, on avait déjà la perspective de faire évoluer le Palais des Sports avec une offre complémentaire à l’offre ski, style balnéothérapie. On s’était rendue dans plusieurs établissements dont un en Autriche. On avait vu un concept qui correspondait tout à fait à ce qui pouvait être construit sur Megève, avec un espace balnéothérapie bien-être et une autre partie réservée aux enfants, mais couverte. On avait un projet et quasiment des investisseurs. Les choses ont tourné différemment en 2008, Sylviane a été élue maire et je regrette qu’elle ne se soit pas inspirée de ce qu’on avait vu.

Quelles sont les conséquences de son choix aujourd’hui ?
Mon regret est là, d’avoir initié ce spa des Sports en amont avant de créer la balnéothérapie et on s’en rend bien compte aujourd’hui dans la gestion de l’établissement. C’est vraiment quelque chose qui pèche. On a encore fait passer des gens l’autre jour pour avoir des avis complémentaires par rapport aux évolutions que l’on souhaite pour la salle des congrès. Ils nous ont dit que c’est une aberration que le spa des Sports ne soit pas intégré à la balnéothérapie. On est obligé de faire avec, ça n’a pas été facile. Mon autre regret est d’avoir maintenu la gendarmerie là où elle est. Les gendarmes sont au centre du village alors qu’à mon sens c’était là qu’il fallait créer l’hôtel attenant à l’exploitation du Palais des Sports. 4 millions et demi d’euros de travaux de rénovation dans une gendarmerie, je pense qu’on aurait pu en construire une nouvelle.

La gendarmerie avant sa rénovation – Archives MP

Les travaux ont-ils été payés par la ville de Megève ?
Pas en totalité. Pour tout ce qui est habitation et gendarmerie, les travaux sont payés par les mairies de Megève, Praz, Demi-Quartier et Combloux. Pour la partie qui est restée propriété de Megève, nous finançons les travaux à hauteur de 2 millions et demi d’euros. Les marchés étaient lancés donc c’est mon regret de ne pas avoir mis l’hôtel à la place. Pour pouvoir développer l’activité sportive en lien car on souhaite que l’hôtel qui va être construit soit agréé Jeunesse et Sport de façon à générer des stages sportifs. Il faut faire avec, et donc la seule possibilité de construire l’hôtel est le terrain du Paddock. On a lancé une concession de travaux avec l’objectif de créer un hôtel de 80 chambres, de 3+, 4 étoiles, une gamme qui manque. Dans la contrainte de l’appel d’offres.

Quels sont les investissements réalisés en matière de remontées mécaniques, et ceux à venir ?
Avant 2020, Le Chamois et les Lanchettes, sauf contrainte. J’ai connu l’époque, il y a une trentaine d’année, quand on avait décidé de faire un télésiège ou un téléski, on en parlait en fin d’hiver et dès le début de l’hiver d’après, c’était presque quasiment monté. Désormais, il y a des études environnementales qui s’imposent à nous. On a trouvé une trentaine d’espèces, entre les animaux et la flore qui sont protégés. Il y a des périodes où nous ne pouvons pas travailler parce qu’il y a des reproductions d’espèces. Quand vous avez déposé un dossier et validé un dossier d’installation de remontées mécaniques, il faut quasiment deux ans.

« Megève est devenu un lieu de spéculation »

Votre voisin Jean-Marc Peillex, maire de Saint Gervais, assure sur notre antenne que Megève est victime de son décor spéculatif à la Disney…
Je connais bien le problème de la population car quand j’étais adjointe entre 2001 et 2008, je m’occupais du logement. Une étude avait été faite et à l’époque on nous disait que pour maintenir notre population, on devait créer 14 logements par an. On s’est bien rendu compte que Megève est devenu un lieu de spéculation. On a su préserver un certain cachet, une authenticité et des traditions qui ont été jusqu’à maintenant préservés. Les gens sont attirés par notre village et cherchent à investir ici. Si on veut maintenir notre population, il faut que l’on arrive à générer de l’habitat collectif. L’habitat individuel est un habitat spéculatif, qui se négocie.

Les chiffres semblent lui donner raison. En l’espace de 30 ans, sa ville a dépassé Megève en nombre d’habitants…
La volonté politique, on l’a inscrit dans notre PLU. Les projets qui ont été actés dans notre PADD sont des projets de développement économique, comme je disais avec la résidence de tourisme au Vériaz et l’hôtel sur le Paddock. Des projets qui génèrent des retombées économiques sur la station. Plus les autres projets qui visent une ouverture à l’urbanisation sur des terrains pour faire du logement collectif et de l’habitat à l’année.

Quelles sont les mesures précises que vous avez prises pour stopper l’hémorragie et loger les jeunes ménages ?
Un projet lancé par l’ancienne municipalité vient d’être acté et va débuter. On aura 32 logements dont les travaux vont commencer début mai à Cassioz. En accession à la propriété, pour la première moitié et en mode locatif, pour la seconde. On s’est aussi battu pour sortir de la friche hôtelière du Clos Joli en face du Mac Donald. Il y a eu plusieurs promoteurs successifs mais le projet n’a jamais abouti. On a apporté notre participation dans la liquidation judiciaire. C’est un bailleur locatif et social qui a racheté sauf que pour rentabiliser, il lui manquait 300 000 euros, donc nous les avons mis pour sortir le projet. On va avoir 11 logements habitats locatifs à l’année.

D’autres projets de moindre envergure ?
La réhabilitation de trois appartements du côté du bâtiment Fournet, où se trouve le Traiteur Fournet. On était propriétaire d’un appartement que l’ancienne collectivité avait acheté et qu’on a revendu. La famille Fournet dans le cadre d’une succession a revendu à un bailleur social pour permettre la création de 5 logements. Dans le cadre du PLU (ouverture à l’urbanisation) du côté du terrain des Retornes, qui est à l’entrée de Megève, on prévoit aussi 40 logements. A cela s’ajoute le terrain de la Motte, au-dessus de la maison médicale, où l’on projette une vingtaine de logements novateurs.

Comment maintenir la population sur Megève ?
Il n’y a que l’habitat collectif qui peut nous permettre de garder notre population. Bien entendu, quand on parle d’accession à la propriété, on est limité avec des clauses anti-spéculatives, c’est à dire qu’on ne pourra pas revendre et faire de la spéculation sur ces logements. Pour revenir à Jean-Marc Peillex, il arrive à récupérer de la population parce qu’il a un atout par rapport à Megève. Il a Saint-Gervais du haut et Saint-Gervais du bas, du côté du Fayet, plutôt citadin et abordable où il peut récupérer du foncier à prix intéressant. Alors que nous sommes sur notre acquis de station uniquement touristique.

Le chalet Savana construit par le promoteur Eric Arnoux – Photo-Gilles Pernet-

On parlait de spéculation. Récemment, un promoteur bien connu a été arrêté. Est-ce que la ville de Megève est impactée ?
Il n’y a pas d’affaires, pas que je sache. (Rire). Enfin pas avec moi. Je suis en train de me battre sur un autre projet. Nos familles locales sont sous une pression foncière importante et quand il y a un partage pour estimer les parts des uns et des autres de façon équitable, il n’est pas possible que les uns payent la partie des autres. En début de mandat, j’ai écrit à tous les parlementaires pour essayer de faire changer un texte de loi par rapport aux droits de succession. J’ai rendez-vous la semaine prochaine avec un sénateur.

« Je travaille sur les droits de succession »

Quelle est votre proposition en la matière ?
Quand un parent transmet un bien à un enfant qui veut rester au pays, je souhaite qu’il soit exempté des droits de succession de façon à ce qu’il puisse s’installer ici. Si le bien était vendu quelque temps après, là on taxerait un maximum. J’essaye de travailler sur cette piste, je pense que l’Etat instaure des lois sur la France, comme si la France était un pays plat avec les mêmes contraintes pour tout le monde. Nous, à la montagne, comme sur le littoral, nous avons des contraintes et des spécificités particulières. Certaines lois ne sont plus adaptées, il faut que l’Etat nous aide. S’il ne nous aide pas, on n’arrivera pas à continuer de gérer nos villages et nos communes pour le bien-être et une vie à l’année, surtout dans nos stations et territoires de montagne.

Nous sommes à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle. A qui avez-vous donné votre parrainage ?
J’ai toujours soutenu François Fillon, en dépit des affaires. Il a servi de bouc-émissaire mais je pense que tous les politiques autant qu’ils sont, ont tous des choses sales qui gravitent autour d’eux. Mais on a focalisé sur la personne de François Fillon.

Embaucheriez-vous vos enfants âgés de 17 ans, à 4000€ par mois, payés par la collectivité ?
Ma fille ainée qui a maintenant 37 ans, a toujours été une grande sportive. Elle était en sport-étude au lycée du Mont-Blanc en natation. Elle a d’ailleurs passé son brevet de maître nageur pour travailler l’été. Alors que j’étais élue, je lui ai dit « non, tu ne travailleras pas à Megève ». Elle est partie faire son job d’été à Chamonix. Voilà ma ligne de conduite dans mon rôle d’élue.

Serez-vous candidate à votre succession en 2020 ?
Je ne l’ai pas encore annoncé à mes proches. Mais j’ai dit à mes collègues élus que notre travail n’était pas encore fini. On a beaucoup de choses à faire en trois ans. Je n’ai pas la prétention d’être la meilleure mais je vous le redis, ce que je fais, c’est pour l’intérêt général, l’intérêt de Megève et de ses habitants. Il sera sans doute difficile de laisser tomber un travail qui ne sera pas achevé au moment où… Je ne me positionne pas encore, mais il sera difficile d’abandonner le bateau en 2020. (Rires).