Par Morgan Couturier
Deux semaines après son inauguration, le Novotel Megève Mont-Blanc a rapidement pris la température de la station haut-savoyarde. En dépit des mesures restrictives gouvernementales, le nouvel établissement du groupe Accor parvient à séduire les familles conquises par ses espaces dédiés à leur personne. Un parti-pris assumé par le directeur, Nicolas Queval, qui a confié à Megève People ses premières impressions.
Megève People : L’hôtel a démarré son activité le 22 janvier 2021. Comment se passe l’ouverture ?
Nicolas Queval : Ce fut une superbe ouverture. Les premiers retours sont excellents. Nous avons pris le parti d’ouvrir malgré la crise et nous avons eu une trentaine de réservations le vendredi de l’inauguration. Nous avons fait 80 couverts le lendemain, tous livrés en chambre. Notre but est de faire revenir la clientèle plus d’une fois par an.
À ce titre, quelle clientèle visez-vous ?
Novotel a toujours été une marque familiale. La cible prioritaire, c’est l’individuel loisir, même si on a vocation à accueillir des entreprises, organiser des séminaires ou héberger des groupes loisirs ou sportifs. Nous allons garder une politique tarifaire abordable, équivalente aux offres de city break et prouver à nos clients qu’ils peuvent nous faire confiance. Nous restons un hôtel quatre étoiles. Nous voulons rester fidèles à nos valeurs.
Votre hôtel possède 92 chambres. Comment sont réparties les chambres dites « standards » et les suites ?
La répartition se veut assez homogène, avec 62 chambres « standards », dont 27 chambres « twin » de 23m2. À côté de cela, nous avons 14 duplex (de 35 m2), capables d’héberger quatre personnes, avec un canapé-lit en plus. Enfin, nous avons 16 suites (jusqu’à 42m2), réparties en deux catégories, la familiale ouverte et la suite exécutive.
L’établissement ne possède pas de restaurant à proprement parler. Pourquoi ce choix ?
Sur le domaine, il y a deux projets de restauration autour de l’hôtel. Là, nous proposons une solution pour les familles qui ne veulent pas sortir et manger sur place. Notre bar ambulant est dédié pour ça, avec des boissons et des plats livrés au pied de la chambre. Il sera également possible de se restaurer sur place, une fois que la situation le permettra.
Vous proposez de nombreux services. Dans les faits, à quoi peuvent s’attendre les clients ?
Nous louons une partie du domaine du Meztiva. On essaye d’être force de proposition, avec un maximum de services à disposition. Nous avons également signé une convention avec le Palais, permettant aux clients d’avoir accès à ses équipements, en échange de pass que nous achetons à l’année.
A partir de 275€ la nuit, on est pas « une marque familiale ». Mais continuons comme ça, faisons des courbettes à ces hôtels de luxe, à tout ces promoteurs parisiens qui viennent encore et toujours prendre le terrain pour que la bourgeoisie puisse s’amuser 2 mois par an. C’est donc ça « maintenir cet équilibre entre une vie à l’année et ce tourisme qui fait vivre une partie de la population » madame la maire ?
Il n’y a aucun équilibre. Malgré l’absence de chiffres officiels, il est évident qu’aujourd’hui, Megève est tombé sous les 3000 habitants, avec une majorité de retraité. A cette vitesse, Megève devrait être aux alentours de 2000 habitants en 2030. Le Covid n’était qu’un préambule, il va falloir s’attendre à d’autres saisons blanches comme celle là. C’était déjà dangereux de tout miser sur l’hiver en temps normal, même sans Covid, même sans climat. Qu’adviendra-t-il de Megève quand il n’y aura plus de d’habitants, plus de jeunesses, plus d’entrepreneurs, et que la saison hivernale n’existera presque plus ? Réveillez-vous.